La série historique « Mary & George », diffusée sur Canal+ depuis le 3 juin 2024, plonge les spectateurs dans l’Angleterre tumultueuse du XVIIe siècle. Ce programme captivant, basé sur des faits réels, met en lumière la vie de George Villiers, duc de Buckingham, et son rôle en tant qu’amant du roi Jacques Ier. Écrite par D. C. Moore, cette série de sept épisodes s’inspire de l’ouvrage The King’s Assassin de Benjamin Woolley, qui retrace les intrigues entre Mary Villiers, la mère de George, et la cour d’Angleterre. À travers une écriture riche et dynamique, la série promet d’explorer les thèmes du pouvoir, de l’ambition et des relations amoureuses qui ont façonné l’histoire britannique.
Les débuts de George Villiers : un parcours sinueux vers la cour
George Villiers voit le jour le 28 août 1592 à Brooksby, dans le Leicestershire, au sein d’une famille dont le chemin vers la noblesse était encore incertain. Son père, Sir George Villiers, meurt alors que George n’a que quatorze ans, laissant à sa mère, Mary, la responsabilité de son éducation et de son avenir. Cette dernière, déterminée à élever son fils dans les cercles les plus influents de la société, prend des mesures audacieuses. Elle envoie George à la cour de France pour qu’il apprenne l’art du courtisan, une expérience qui lui sera précieuse dans sa quête pour conquérir le cœur du roi d’Angleterre.

L’éducation à la cour : Formation d’un futur favori
À la cour française, George Villiers se forme aux manières raffinées et aux intrigues de la haute société. Dans un monde où l’apparence et la séduction sont primordiales, il développe un charisme qui ne tarde pas à attirer l’attention. À son retour en Angleterre, Mary Villiers, forte de ces nouvelles connaissances, le présente à la cour du roi Jacques Ier. Le jeune Villiers, par sa beauté et son allure, parvient à se faire remarquer rapidement.
La montée en puissance de George à la cour
Les premières interactions de George avec le roi, lors d’une partie de chasse en 1614, marquent le début d’une relation qui transformera à jamais son destin et celui de sa mère. Jacques Ier, déjà connu pour sa préférence envers les hommes, est immédiatement séduit par le jeune homme, qui devient rapidement le favori de la cour. Ce lien irrésistible propulse George sur le devant de la scène, lui offrant des titres et des privilèges inédits. Son ascension est fulgurante, chaque réussite l’aidant à cimenter sa position et celle de sa mère, qui s’illustre comme une manipulatrice habile dans l’ombre.
Les titres et responsabilités : une ascension fulgurante
En 1615, George Villiers est nommé Gentleman of the Bedchamber, une position qui lui permet de passer plus de temps avec le roi. En 1616, il est nommé baron Whaddon, puis vicomte Villiers l’année suivante. Sa mère, Mary, participe activement à ce parcours. Deux ans plus tard, elle organise un mariage prestigieux entre son fils et Lady Katherine Manners, une union qui l’élève encore plus dans les cercles aristocratiques.

Les relations tumultueuses entre George Villiers et Jacques Ier
Le lien entre George et Jacques Ier va au-delà du simple favoritisme. Leur relation est marquée par des tensions, des passions et des complots. Jacques, souvent influencé par les conseils de George, entraîne l’Angleterre dans des guerres imprévues, tandis que le duc de Buckingham devient son confesseur et son amant. Cette relation ambiguë crée des jalousies et des inimitiés au sein de la cour, tandis que George, en tant que conseiller proche du roi, influence les décisions politiques du royaume.
Les rivalités à la cour : entre manipulation et passion
La présence de George dispute l’attention et les faveurs d’autres courtisans, provoquant des rivalités féroces. Ces conflits internes laissent présager de la chute éventuelle de George. Des figures influentes, outrées par l’ascenseur social brusque du jeune homme, commencent à conspirer contre lui. Cependant, malgré ces complots, George réussit à s’imposer comme le pilier de la cour, y élevant son influence tout en regardant sans cesse par-dessus son épaule, conscient de sa fragilité politique.
Le déclin de George Villiers : de l’apogée à la chute
En 1623, George Villiers est fait duc de Buckingham, un titre symbolisant son ascension inégalée au sein de la monarchie anglaise. Il est le seul duc d’Angleterre à ne pas être membre de la famille royale, ce qui démontre la puissance qu’il a accumulée. Cependant, la mort de Jacques Ier en 1625 perturbe cet équilibre. La tendance change, et les jalousies se transforment en revanche, menant à une hostilité accrue vis-à-vis du duc, qui devient le bouc émissaire des échecs militaires et politiques du règne de Charles Ier.

l’assassinat et l’héritage de George Villiers
Le 23 août 1628, George Villiers est assassiné par John Felton, un fanatique anti-Buckingham. Cet acte tragique met fin à une vie de prise de risque et de complots, tout en laissant un héritage complexe. Le physique attrayant et le charisme de Villiers lui ont permis d’atteindre des sommets, mais ses méthodes controversées n’ont pas été sans conséquences. Son influence sur le souverain et sur les décisions politiques est encore débattue par les historiens, le plaçant au centre d’une histoire de pouvoir, de passion, et de manipulation.
Mary Villiers : la mère derrière l’homme
Mary Villiers, comtesse de Buckingham, joue un rôle tout aussi important que son fils dans cette saga d’ambition et de pouvoir. Après la mort de son époux, elle devient une mère déterminée à réaliser des ambitions sociales pour George. En le propulsant à la cour, elle utilise tous les moyens possibles pour s’assurer que son fils atteigne de nouveaux sommets. Leurs relations sont souvent interprétées comme une dynamique mère-fils unique, où Mary utilise son intelligence et son influence pour ouvrir des portes à son fils. Cette stratégie donne à George la possibilité de devenir l’homme le plus puissant de la cour en dépit des défis vécus.

Le mystère de Mary et George Villiers
La relation entre Mary et George est souvent enveloppée de mystère et de controverse. Mary est à la fois une mère dévouée et une manipulatrice intelligente, cherchant à hisser son fils au sommet de la hierarchie sociale. Leur dynamique met en lumière des questions de pouvoir féminin à une époque où le rôle des femmes était traditionnellement limité. La série « Mary & George » offre un aperçu fascinant de cette époque, où le féminisme et le pouvoir personnel se heurtent dans une danse complexe d’influences mutuelles.
Réflexion sur l’héritage de George Villiers et de sa mère
L’héritage de George Villiers, bien que tragique, reste emblématique de la lutte pour le pouvoir dans l’Angleterre du XVIIe siècle. À travers la série « Mary & George », le public est invité à revisiter les rôles des courtisans, des mères ambitieuses, et des luttes de pouvoir qui ont façonne les relations à la cour. George et Mary, à leur façon, incarnent l’aspiration humaine, le désir de gravir les échelons sociaux malgré les obstacles. Leur histoire, à la fois fascinante et tragique, rappelle que la quête de pouvoir peut parfois mener aux chemins les plus sombres.

Les différentes adaptations de George Villiers dans la culture populaire
Au fil des siècles, la figure de George Villiers a inspiré de nombreux écrivains et artistes. Son rôle dans Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas dévoile un côté de la noblesse anglaise marquée par l’ambition et la trahison. Dans d’autres œuvres, comme les pièces de théâtre et films, il est souvent dépeint comme un personnage à la fois aimant et manipulateur. Ces différentes adaptations soulignent son impact durable et les complexités de son caractère, révélant ainsi pourquoi il fascine encore aujourd’hui.